Après les avions, les trains. L'hôpital de Reims a affreté un autocar pour transporter des malades du covid-19. Le véhicule est parti du CHU de Reims à destination d'Orléans. Pour l'occasion le véhicule a été transformé en grande ambulance. A son bord, six personnes touchées par le covid-19.
D'ordinaire, les autocars de la societé Schidler transportent des touristes, des élèves en sortie scolaire ou même des sportifs de haut niveau comme les handballeuses de Metz, quadruples championnes de France en titre. Mais cette fois, c'est une autre histoire qui se joue sur le parking des urgences de l'hôpital de Reims où stationne le seul autocar couchette de la flotte de cette entreprise comptant soixante véhicules. Des hommes et des femmes en blouse blanche avec des masques et des lunettes s'attelent à transformer le bus en une grande ambulance.
Six malades, un médecin, quatre infirmiers et un chauffeur
L'autocar est arrivé à Reims le 26 mars et, en 3 heures, il a été complètement aménagé pour accueillir ces personnes contaminées. Draps blancs, bouteilles d'oxygène, masques respiratoires, voici quelques-uns des équipements installés dans l'imposant véhicule. Un autocar que ne reconnait plus Xavier, le chauffeur. Il s'est immédiatement porté volontaire pour prendre le volant. "Il faut participer, il y a des vies en jeu, il faut aider la population", précise ce mari d'une aide-soignante confrontée elle aussi à cette terrible contamination.Une fois le véhicule transformé, il a fallu attendre le lendemain (vendredi 27 mars) pour faire monter dans l'autocar les personnes malades. Par chance, le véhicule est équipé d'une plateforme, ce qui facilite la tâche de toute l'équipe. C'est le seul moment où Xavier, le chauffeur, va croiser les patients. Un moment difficile pour cet ancien militaire qui a pourtant connu deux guerres en ex-Yougoslavie et en Afrique. Lui qui a connu les bruits des bombardements et le sifflement des balles est ému quand il raconte ce moment où il croise ces six malades sous assistance respiratoire "on voit dans leur regard qu'il y a une détresse".
Une fois tout le monde prêt pour prendre la route, l'autocar s'élance vers Orléans. Les premiers kilomètres parcourus jusqu'au péage se font sous escorte policière. Puis, une fois sorti de l'agglomération de Reims, le véhicule se retouve seul.
A l'intérieur, les infirmiers et le médecin surveillent les malades, un grand rideau bleu et une bâche les séparent de Xavier, le chauffeur. Lui aussi est en blouse, porte un masque, un bonnet, des lunettes de protection et des gants. Dans ce bus ambulance, il n'y a pas un bruit, il faudra attendre l'arrivée à Orléans pour rompre ce silence pesant.